Ne pas modifier !

mardi 20 décembre 2016

La Franche-Comté et le Made In France (montres de fabrication Française) de l'horlogerie

Les toutes premières horloges comtoises étaient fabriquées aux alentours de 1680, à Morez ou à Morbier, dans le Haut Jura. Elles sont ensuite produites en plus grande quantité grâce aux progrès techniques de l’émail.



L’un des grands horlogers de Franche-Comté est Antide Janvier, né à Lavans-lès-Saint-Claude dans le Jura. Il fût mandaté par la ville de Besançon pour réparer l'horloge de table du cardinal de Granvelle qui datait de 1564. Antide Janvier devint par la suite l'horloger du Roi Louis XVI et en 1792 il lui présenta sa Pendule Géographique, qui sera finalement acquise par Napoléon 1er en 1806 (actuellement à Fontainebleau).
L’horlogerie fait partie de ces savoir-faire d’antan qui ont su évoluer et s’affirmer pour devenir un secteur à part entière de l’économie régionale. Que ce soit à Besançon dans le Doubs ou dans le massif du Jura, l’excellence est de mise dans l’horlogerie franc-comtoise.
C'est vraisemblablement au XVIII Siècle que des horlogers Suisse viennent s'installer en Franche Comté et finissent par faire de Besançon la Capitale Française de l'Horlogerie.

L'activité horlogère apparaît au cœur de la cité bisontine grâce à l'intervention d'un homme :  le genevois Laurent Mégevand, qui  créé en 1793 la Manufacture Française d'Horlogerie. On recense alors entre 400 et 700 horlogers, originaires principalement du Locle, de Neuchâtel mais aussi de Genève et de Porrentruy. L'industrie horlogère était lancée à Besançon...

L’histoire de la ville et de l’horlogerie s’est nourrie de belles réussites mais aussi de leçons de crises. Aux périodes d’opulence qui ont enrichi Besançon, les temps plus difficiles ont aussi marqué son histoire économique et sociale. Ainsi en 1867 Emmanuel Lipmann et ses fils Ernest et Camille, fondent un atelier d’horlogerie sous l’enseigne Comptoir Lipmann. L'atelier devient, en 1893, la Société anonyme d’horlogerie Lipmann Frères.

A cette période, Besançon fournit plus de 99 % de la production française. la ville fabrique alors l’équivalent de 12 % de la production mondiale totale de montres. L’industrie horlogère prend une ampleur considérable et quelques années plus tard, Besançon fonde son observatoire astronomique, météorologique et chronométrique dans le quartier de La Bouloie et développe un organisme certificateur indépendant en 1885.

En 1932, l’entreprise Lip est érigée au rang de première entreprise horlogère de France et un Centre Technique de l’Industrie Horlogère. L’horlogerie bisontine vit alors des heures fastes mais va connaître un premier recul. Certaines entreprises quittent la capitale comtoise comme les établissements Leroy.

Cet essor fulgurant va brusquement prendre fin, en 1973, avec la crise pétrolière. La concurrence de la Suisse et le développement des centres horlogers de l’Extrême-Orient mettent encore davantage la ville en difficulté. Cette crise est symbolisée par la célèbre affaire Lip marquées par un conflit social d’ampleur nationale et une tentative d’autogestion inédite.
La marque est ensuite rachetée par la future Manufacture Générale Horlogère (MGH), basée dans le Gers, puis par Philippe Bérard, le patron de la Société des montres bisontines (SMB) créée en 1978, qui décide de rapatrier Lip sur ses terres d’origine.

Besançon est peu à peu passée du titre de «Capitale horlogère» à  « Capitale du Temps».  En 2004, la ville a accueilli la première Biennale Internationale du temps. En 2009, l’observatoire a organisé le premier concours international de chronométrie du XXIe siècle.

La ville garde des traces de ce riche passé. L'usine des horlogeries Dodane, le musée du Temps, l'horloge monumentale de la gare Viotte ou encore l'École d’Horlogerie de Besançon. De même que des entreprises telles que Lip, Yema ou encore Zenith qui comptent parmi les noms emblématiques de l'horlogerie bisontine.

L’horlogerie en Franche-Comté qui était d’abord un artisanat minutieux pratiqué l’hiver comme activité d’appoint par des paysans installés dans le massif du Jura est  aujourd’hui une activité qui perdure sur un petit secteur du massif, le Pays Horloger entre Charquemont et Morteau. Péquinet installé à Morteau, Michel Herbelin à Charquemont  sont aujourd’hui les dignes héritiers du savoir-faire horloger. Ils proposent des produits haut de gamme ou sur mesure, rivalisant ainsi avec la Suisse. Cette dernière, en faisant de plus en plus appel aux travailleurs frontaliers (14.000 Francs-Comtois sur 53.000 salariés horlogers en pays helvète) a épuisé ses ressources en main-d'oeuvre et ses besoins en horlogers. Après les frontaliers et les sous-traitants du pays horloger (entre Besançon et la frontière), c'est l'ancienne capitale horlogère française qui pourrait se retrouver en pole position.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire